Newsletter N°2 - été 2016

Gros succès pour la démonstration de halage à l’Écluse des Dames le dimanche 14 août 2016

Textes: Philippe Bénard et Andréa Bousquet

Photos: Philippe Bénard, Andréa Bousquet et Mary Ranger

C'est sous un soleil éclatant que s'est déroulée la démonstration de halage organisée par les ACN à l’Écluse des Dames le dimanche 14 août 2016.

Rendez-vous était donné à 11 heures au pont de Prégilbert où le Gabarit, bateau de notre Ami ACN Vincent Boirot, nous attendait avec son équipage. Construite en 1959, cette péniche Freycinet de type Plaquet (38m50x5m), qui s'est successivement appelée Reggane, Samaritain et Atlantic avant de devenir le Gabarit, pouvait transporter jusqu'à 300 tonnes de marchandises. Pour l'expérience de ce dimanche, Vincent l'a ballastée avec de l'eau afin de lui donner 1 mètre d'enfoncement et lui permettre de passer sous les ponts. Elle pesait par conséquent 160 tonnes.                                                                                                                                      Vincent Boirot sur le Gabarit

Servane et son maître
Servane et son maître

Vénus, mule de 7 ans et Servane, jument comtoise de 10 ans sont là également, accompagnées de leur maître, Monsieur Audo, de l’Écurie du Grand Banny à Saints, dans l'Yonne (http://ecuriedugrandbanny.free.fr). C'est Servane, habituée comme sa camarade au labour viticole, mais aussi régulièrement utilisée en attelage au trot pour la promenade, qui va haler le bateau. Avec un peu de peine tout de même, car le revêtement en goudron du chemin de halage n'est pas idéal pour ses sabots, et les centaines de curieux qui progressivement nous rejoignent l'intimident quelque peu.


Nous approchons du pont oscillant, véritable curiosité sur le canal, manœuvré pour l'occasion par un agent VNF. Par un système ingénieux de bascule, il se relève et permet de passer le cordage du halage sans avoir à détacher le cheval.

Un dernier effort à la force des bras pour contourner certains obstacles, des arbres entre autres, plantés là depuis que les moteurs ont remplacé les chevaux, désormais (ironie du sort) interdits sur le chemin de halage.

La matinée s'est achevée, pour ceux qui le souhaitaient, par un barbecue proposé par Marie et Elvina, de l’Écluse des Dames, et les enfants ont pu profiter - et abuser - du Parcabout.

 

Un grand merci à tous les curieux venus assister à cette démonstration. Et merci tout particulièrement à Vincent, qui a mis son bateau à notre disposition, Servane pour sa persévérance, aux Dames de l’Écluse pour leur accueil chaleureux et à VNF qui nous a autorisés à faire cette manifestation.

 

Nous attendons bien évidement tous impatiemment l'ouverture du restaurant bio flottant que Vincent est en train d'aménager sur le Gabarit. Pour suivre la progression de ses travaux: http://gabaritbio.blogspot.fr/

 

                                                                           

Ci-après le texte de Philippe sur le halage distribué lors de la manifestation.


Certains parmi nos anciens se rappellent encore d’avoir vu sur notre canal ou à Auxerre des bateaux en bois tirés par un mulet, et parfois deux. Car seuls les Berrichons (28mx2m60), des Flûtes du Centre et les Bâtards (30mx5m) pouvaient passer de Loire en Seine par le Nivernais. Celui-ci n’ayant pu, faute de financement suffisant et surtout à cause de la concurrence nouvelle de la ligne de chemin de fer Laroche-Clamecy, passer entièrement au gabarit Freycinet pour accueillir de bout en bout les nouvelles péniches de 38m50, en fer et motorisées, venant du Nord de la France et de tout le Benelux.

 

Depuis l’ouverture complète de la navigation entre Saint-Léger-des-Vignes, face à Decize, et Auxerre, en 1842, et avant que la navigation de plaisance remplace celle de commerce en 1972, il n’y eut donc dans la partie centrale restée au gabarit Becquet (Cercy-la-Tour/Sardy-lès-Épiry) quasiment que des bateaux en bois tirés soit « à col d’homme », soit par un mulet, voire par un cheval lorsqu’il s’agissait d’un bateau dit « accéléré » parce qu’il transportait de la nourriture ou de la messagerie… Tout au long du parcours, on retrouve sous les ponts du côté du chemin de halage de profondes entailles horizontales faites par le glissement des cordes de halage. Les bateaux anciens ne connaissant pas encore le gouvernail actionné par une barre à roue, ils disposaient d’espèces de longues raquettes disposées aux deux extrémités du tableau arrière qu’il fallait replier l’une sur l’autre à chaque écluse pour pouvoir passer. Dans les biefs de vrai canal, les compagnies louaient les services de deux haleurs qui tiraient ensemble sur chaque rive pour aller plus vite sans avoir besoin de quelqu’un pour diriger le bateau ; mais le plus souvent la femme du marinier « s’attelait à la bricole », quand ce n’était pas ses enfants… tandis que monsieur tâchait de garder le bateau sur la meilleure trajectoire, surtout dans les croisements, les trématages (dépassements) ou les entrées de pont ou d’écluse…

 

Les deux principales difficultés du haleur étaient d’abord de lancer la masse du bateau, puis de garder le rythme de la marche pour éviter les secousses, car le harnais en toile de jute (la bricole) vient alors entailler la peau sur l’épaule et le torse ! « …une pesée de l’épaule, un temps mort… pesée de l’épaule, un temps mort… de loin en loin, un petit pas en arrière pour décoincer ses vertèbres et avaler une copieuse goulée d’air, et l’on recommençait pesée, temps mort, un j’appuie, deux je relâche, ne jamais perdre un iota de la vitesse acquise… Bien que taillée dans une forte toile de 20 cm de largeur, bien que matelassée, la bricole finissait par exercer une pression intolérable. Alors on la désembouclait, on la laissait tomber autour de la taille, et marchant à reculons, on tirait avec les reins, bras ballants, les talons des sabots s’appliquant à mordre dans la terre d’arène du chemin… l’épaule reposée, on se rempilait dans la sangle et on recommençait de touer, échine ployée à 45 degrés, mains rasant le sol… » (Le temps des Canalous, Roger Semet, éd. Corsaire, 1972).  Ce travail de forçat permettait de faire environ 15 kilomètres entre le lever et le coucher du soleil.

 

Dans un autre ouvrage, de 1919, Les Mariniers, le sociologue Jacques Valdour embarque sur une péniche en bois (bâtard du Centre) tractée par deux chevaux pour aller de Roanne à Paris. Il rapporte que le couple de mariniers, qui l’accepte à contrecœur, doit engager un pilote et un charretier qui dormiront tous deux comme lui sur la paille recouvrant le chargement de bouteilles d’eau minérale et sous la bâche en double pente qui les protège… tandis que les chevaux seront abrités dans la petite écurie placée au dessus du chargement au milieu du bateau… Le bateau appartient à une compagnie de transport. Valdour en décrit ainsi le fonctionnement :

 

« Le patron du bord, responsable de la marchandise est appelé conducteur, le pilote occupe son poste au gouvernail où le conducteur le remplace de temps à autre tandis que le charretier pousse ses bêtes sur le chemin de halage… Le conducteur et le charretier reçoivent chacun 5 francs par jour (sa femme rien, alors qu’elle assure tout l’entretien et la cuisine !!!) et le pilote est payé au Km pour un voyage à accomplir dans un certain délai, ce qui le pousse à aller le plus loin possible chaque jour et lui procure environ 4Fr50 quotidiennement […] normalement le pilote aurait le droit de coucher dans le lit du haut de la cabine du conducteur ! C’est pas commode pour les patrons mariés ! lui fais-je remarquer. Le nôtre est là avec sa femme. – J’en connais qui ont trois enfants ! Tous les cinq occupent ensemble le lit du bas ! le pilote a le lit du haut ! et le charretier aussi y a droit s’il n’y a pas d’écurie où coucher ! alors ils occupent tous deux le lit d’en haut !... […] Pas de repos sinon lors des périodes d’attente du fret, du chargement ou du déchargement du bateau. Chaque nuit, à 2h du matin, le charretier se réveille, va à l’écurie soigner ses bêtes et revient s’allonger tout habillé sur la paille. À 4h, il attelle et le bateau reprend sa marche silencieuse jusque vers midi. Vers une heure et demie nous nous remettons en route jusqu’à 7 ou 8h du soir. Nous couvrons ainsi une vingtaine de kilomètres par jour, à raison de 2 kms par heure en moyenne ; beaucoup de temps se perd aux écluses, surtout si d’autres bateaux nous obligent d’attendre notre tour […] En bon élève, quand j’ai entré le bateau dans une écluse, je n’oublie pas de relever le safran (gouvernail de rallonge) et de pousser la béquille (barre) à fond, de façon à ce que le gouvernail soit complètement rabattu. Puis au sortir de l’écluse, variant les tâches, je vais près du charretier qui m’apprend à débiller et biller la corde de halage, c'est-à-dire à la détacher de l’attelage ou du mat du bateau et à la rattacher lorsque nous croisons un autre bateau. Le câble débillé, on en garde en main l’extrémité, mais en le laissant couler au fond de l’eau sous la coque du bateau que l’on croise ; ensuite on le bille (fixe) à nouveau […] il faut beaucoup d’attention car il arrive dans les coudes que le câble tire l’attelage vers le canal et une secousse inattendue ou trop forte peut y précipiter les ânes ou les chevaux qui marchent sur l’extrême bord ; empêtrés dans les harnais, ils ne peuvent être sauvés… »

 

Si vous aimez le canal, son environnement comme son passé ou son avenir, rejoignez les Amis du Canal du Nivernais www.nivernais.org (membres de l'ENTENTE www.toncanal-patrimoine.org)

Nous sommes jumelés avec le Kennet & Avon Canal anglais, le Royal Canal irlandais et la Somme canalisée, car notre amour commun de l’eau qui court est partagé avec celui du vin de Bourgogne !

 

 

Pour cet essai de halage, ne disposant ni d’un bateau en bois semblable, ni des appareils ou accessoires adéquats puisqu’ils ont disparu (sauf en quelques musées, comme celui de la Batellerie à Conflans-Sainte-Honorine), Vincent Boirot a la gentillesse de mettre son bateau, le Gabarit, à notre disposition avant qu’il ne soit complètement transformé en restaurant végétarien itinérant… C’est une péniche Freycinet (38m50x5m) de type Plaquet construite en 1959 qui s’est successivement appelée Reggane, Samaritain, Atlantic et pouvait transporter 300 tonnes de marchandises en vrac… Son moteur 6 cylindres développe 300 CV en consommant 100 litres de gas-oil par jour en voyage chargé… Aujourd’hui, ballasté avec de l’eau, il a 1 mètre d’enfoncement et fait 160 tonnes que vont haler Vénus, une mule de 7 ans, spécialiste du labour viticole sur le chablisien, et Servane, jument comtoise de 10 ans, habituée aussi au labour mais également utilisée en attelage au trot pour la promenade. Elles proviennent de l’Écurie du Grand Banny à Saints (89520), http://ecuriedugrandbanny.free.fr

 

                                                                                                                                                                            Philippe Bénard

 

Autre événement ACN cet été:

Inauguration de la stèle Poirée le 25 juin 2016, suivie de la visite de la Chartreuse de Basseville.

Projet initié et mené à bien par Philippe Bénard

Texte (discours): Philippe Bénard

Photos: Cathy et Jean-Marc Voyot

 "L’histoire que je vais vous narrer

Est celle de Charles Antoine Poirée
Né à Soissons, ingénieur des Ponts et Chaussées
Qui valait beaucoup mieux que ses initiales C.A.P.

Missionné à Florence, en Italie, il eut en charge aussi La route de Parme à La Spézia, puis travailla à Paris... Six ans dans le Gers, un passage par Tanlay/Aisy
Sur le Bourgogne, pour se faire la main,
Avant d’arriver, en 1823, sur notre Nivernais enfin !

L’argent manquant, il avait été préféré
D’aménager la rivière plutôt que de canaliser
Entre Auxerre et Clamecy. Mais comment assurer
Une navigation toute l’année quand on ne connaît
Que digues et pertuis, avec beaucoup d’ennuis
Dus aux moulins et à la Descente en Trains
Du b
ois flotté jusqu’à Paris ? Au problème il s’astreint

Commence à accoler plusieurs pertuis qu’il détruisit
Quand lui vint en 1834 son idée de génie :
Le Barrage à fermettes mobiles et aiguilles.
On retire celles-ci avant de coucher celles-là
Au fond de la rivière pour laisser passer les crues
Avec leurs embâcles, tandis que les bateaux dans les râcles
Pouvaient naviguer d’une écluse à l’autre lourdement chargés...

Grâce à toi, Charles Antoine Poirée
Ici à Basseville la traversée fut assurée
Tantôt pour les bateaux, tantôt pour les radeaux
Moment pour l’eau calme, moment pour les flots...

Sur la Loire à Decize, tu fis le même choix
Pour lancer la jonction du Nivernais au Latéral
Et faire croiser « batards
» et bateaux à voiles...

Reconnaissance et « Total Respect » pour toi l’ingénieur
Qui permit enfin une navigation constante et meilleure
Sur la plupart des fleuves et rivières,
dans toute l’Europe.

Nous sommes fiers, d’avoir été ici, les premiers équipés
Et bien honteux ma foi,
de n’avoir pu en garder traces propres Autres que déversoir, écluses, ponts et treuils grippés...

Puisque sur le Cher, pour restaurer tous leurs barrages

Nombre de gens continuent de se battre avec courage !
Mais sur la Seine aussi, que tu dirigeas plus tard à Paris,
On a remplacé depuis longtemps tous les ouvrages
Qui t’avaient valu Médaille d’Or et envies
En 1839, à l’Exposition Universelle
où tous courraient

Puis la Grande Médaille d’Honneur à celle de 55 qui suivit !...
Maintenant, MERCI à ceux de VNF, et à tous les autres amis,

qui ont permis Qu’aujourd’hui quand même, on te sorte de l’oubli...
Enfin, j’adresse un clin d’œil à tous mes collègues, qui ont partout, lors des crues Bien transpiré sur tes ouvrages, mais souvent trinqué ensemble le devoir accompli."

 

Discours de Philippe (ex-éclusier barragiste à la 79VS d’Augy

et vice-président des Amis du Canal du NIvernais).

Etaient présents, et nous les en remercions, Michel Bourguin et son épouse, Michel Cornette, Olivier George, Jean-Louis Lebeau, Jean-Pierre Pestie, Nicolas Regny, sous-préfet de la Nièvre, Jacques Romain, et tous les autres.

Télécharger
Intervention de Jean-Pierre Pestie, Président de l'association pour la défense et le développement de la vallée du cher et des territoires limitrophes
Stèle en l'honneur de POIREE.pdf
Document Adobe Acrobat 330.8 KB

La journée s'est poursuivie par la visite guidée de la Chartreuse de Basseville.

Fondée en 1328, la Chartreuse Notre-Dame du Val Saint-Jean est une seigneurie plutôt prospère jusqu'à la Révolution durant laquelle elle est réquisitionnée comme bien national et vendue. Elle est alors transformée en exploitation agricole et le demeurera jusqu'en 2009, date de son acquisition par l'actuel propriétaire.

En 1927, la propriété est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Depuis 2010, avec le concours de la DRAC et du Conseil Régional de Bourgogne, des travaux de restauration et de remise en valeur du bâti et du jardin sont menés.

Un verger conservatoire de variétés anciennes est créé, des haies mellifères sont plantées et l'"hortus conclusus", jardin clos typique du Moyen-Age, renaît à l'endroit même de celui cultivé par les moines.

N'hésitez pas à consulter le site internet de la Chartreuse de Basseville (http://chartreuse-de-basseville.com/) dont cette page consacrée à l'Ingénieur Poirée suite à notre visite (http://chartreuse-de-basseville.com/canal-nivernais-ingenieur-poiree/).

 

A l'occasion des journées européennes du patrimoine 2016, la Chartreuse de Basseville sera ouverte à la visite de 10h à 12h et de 14h à 18h le dimanche 18 septembre.


Par ailleurs

Philippe et Andréa se sont rendus le 7 juillet à la réunion annuelle de la section départementale de l'Association Nationale des Membres de l'Ordre National du Mérite pour y présenter le canal du Nivernais et l'ingénieur Poirée.

                                                                                                                                                                      Intervention de Philippe très appréciée

 

Le bateau de Mary Ranger, un 30 mètres, Luxmotor, aménagé en habitation et prêt à naviguer, est toujours à vendre. Nous contacter pour plus d'informations (contact@nivernais.org).


Rendez-vous

La prochaine réunion ACN aura lieu à la salle du foyer de Mailly-le-Château (89660) le jeudi 15 septembre à 18h00.




Newsletter N°1 - Avril 2016

Les ACN à Saint-Jean-de-Losne

Texte: Philippe Bénard

Photos: Laurent Richoux


Ce 27 avril 2016, nous étions six équipages à nous retrouver sur un parking à 10h presque pétantes tandis que Danielle Moullet, de l’association AQUA (Association pour la sauvegarde du patrimoine fluvial), venait à notre rencontre. Elle nous conduisit d’abord à la darse du port, sur l’Aster, où une équipe de bénévoles des deux sexes s’affairait, comme chaque mercredi, à restaurer cet illustre bateau. Tels qui rabotent, d’autres qui raboutent, rien ne les rebute ! Sous la protection d’une sorte de serre transparente qui la protège des intempéries, la vénérable péniche en bois se refait une santé. Malgré notre pincement au cœur de n’avoir pu la conserver sur notre Nivernais, nous sommes très heureux de voir qu’elle ressuscite au beau milieu de notre grande région grâce au travail et aux dons de nombreux professionnels et bénévoles avec la Fondation du Patrimoine* et l’association Rempart.

Charles Gérard
Charles Gérard

Arrive Charles Gérard,  le très actif Vice-Président de l’association, qui nous expose les enjeux patrimoniaux qui ont conduit à prendre en charge ce magnifique bateau, dernier exemplaire de Bâtard (30m42), équipé d’un système moto-godille avec l’hélice en bout de gouvernail… Ayant fondé la société H2O, connue de tout le monde fluvial européen, il a collectionné diverses épaves ou organes mécaniques singuliers durant des années pour les mettre en valeur et souligner la stupidité de liquider ces éléments rares de notre patrimoine industriel et fluvial. Il raconte aussi son passé de mécano et les étapes importantes du développement de sa société, dont il nous montrera plus tard les bureaux très contemporains et des collaborateurs très affairés…

Entre-temps Danielle nous balade autour du port, expliquant ses divers occupants, le rôle de la cale sèche, de l’écluse, les particularités de cette extrémité du Canal de Bourgogne à Saint-Usage… Lors de la visite du magasin d’accastillage de Joël Blancart (premier chantier occupant le port), celui-ci reconnaît Laurent comme ancien condisciple étudiant et lui vante - avant de le lui vendre - un moteur électrique destiné à propulser un de ses pédalos malgré le courant de l’Yonne…

Locaux de la Société H2O
Locaux de la Société H2O
Port de Saint-Jean-de-Losne
Port de Saint-Jean-de-Losne

Bateau en cale sèche
Bateau en cale sèche
La fine équipe autour de Danielle Moullet
La fine équipe autour de Danielle Moullet

Vient le moment de l’apéritif/dégustation offert par nos hôtes sur l’Aster, avec échanges d’amabilités sur les liquides (c’est facile, chez eux aussi, les bénévoles ont de la bouteille !). Bien sûr, on ne révèlera pas le nombre de participants puisque l’imbécile et trouillard rond-de-cuir qui avait interdit, depuis Nevers, le portage de passagers au prétexte que l'Aster risquait de se retourner sous les voûtes de la Collancelle quand le bateau était en pleine forme, ferait une jaunisse de le voir tous nous porter si facilement alors qu’il est sous perfusion…

Dehors, plein soleil mais froid quand même, nous continuons donc notre pique-nique à bord, sans réclamation quelconque de nos deux mascottes : celle d’Andréa qui zieute et celle  de Serge qui flaire…  A 14h30, nous retrouvons Danielle et son équipe du Musée pour écouter ses explications et celles d’anciens mariniers présents, dont M. Blanchon, le très sympathique père du pilote du bateau VNF le «  Rhône » venu plusieurs fois à nos rallyes…

Ce musée est constitué des dons fait par la corporation, jadis très nombreuse, des mariniers (Saône et canaux voisins); Christiane retrouve des photos prises par un ami d’Accolay, et moi des souvenirs d’un 38m qui m’était cher avec un parent de son premier propriétaire…

Vers 16h, après emplettes et moult remerciements à nos nouveaux amis, nous filons sans compter la voiture de Serge, encalminée plus loin, vers la grande darse de Pagny, proche de l’embranchement autoroutier. Malgré deux très gros bateaux du Rhône chargeant l’un des céréales et l’autre du bois, cet immense port paraît bien vide au milieu de ce centre multimodal qui devait être la plaque tournante de la Bourgogne avant que ne meure le projet de grand canal du Rhône au Rhin (ironie d’un mode de

transport écolo tué par une ministre écolo, mais il est vrai que son tracé n’était pas très judicieux pour les nombreux riverains !)

Puis nous terminons par la visite de la grande écluse de Seurre en nous partageant en 2 groupes pour accéder à la tour de commande.

Christian Pageaux dans sa tour de contrôle
Christian Pageaux dans sa tour de contrôle

Christian Pageaux ressemble à un aiguilleur du ciel, face à ses écrans d’ordinateurs et aux baies vitrées inclinées sur l’écluse de façon à tout voir… son travail est bien solitaire malgré plusieurs sièges qui entourent son bureau ; il explique en détail les manœuvres des automates qui régissent l’écluse sur la dérivation canalisée et le barrage voisin sur la Saône. Il s’inquiète de la future, et imminente, gestion centralisée des écluses qui ne conservera qu’un central dirigeant plusieurs

ouvrages grâce aux caméras et aux capteurs… Cette gestion programmée, comme sur le Rhône, va laisser ces écluses sans personnel sur place pour assurer une sécurité immédiate !!!

Nous avons la chance d’assister au passage rapide du Bounty, un gros automoteur du Rhône venu de Port Saint-Louis et qui tient presque toute l’écluse au grand gabarit.

C’est rigolo de voir comme les deux voitures de l’équipage, posées sur le logement arrière paraissent petites…

 

*Si le sort de l’ASTER vous importe, vous pouvez (et c’est recommandé) envoyer un chèque libellé à l'ordre de la «  Fondation du Patrimoine : péniche ASTER », à l'adresse: Fondation  du Patrimoine Bourgogne- BP 21051 Dijon

Un reçu vous donnera droit à une réduction d’impôt à hauteur de 66 % du don

 

Suivez le chantier de l’Aster en consultant le site: www.musee-saintjeandelosne.com


Par ailleurs...

L'Ecluse des Dames, bistrot et Parcabout, à Prégilbert (89460) a ouvert ses portes et ses filets ! (www.eclusedesdames.com)

 

Le bateau de Mary Ranger, un 30 mètres, Luxmotor, aménagé en habitation et prêt à naviguer, est toujours à vendre. Nous contacter pour plus d'informations (contact@nivernais.org).

 

Les lignes SNCF TER au sud d'Auxerre, dont la nôtre, la ligne Auxerre-Clamecy-Corbigny, qui longe le canal du Nivernais sur une grande partie de son tracé (une pure merveille soit dit en passant !) et représente un atout majeur pour le tourisme le long du canal, sont toujours menacées à plus ou moins long terme. Si vous souhaitez être informés des actions de mobilisation pour sauver nos trains, n'hésitez pas à me le faire savoir (contact@nivernais.org ou andreajulie.bousquet@orange.fr). Un avant-goût de la situation et du combat qu'il reste à mener dans cet article paru dans l'Yonne Républicaine et le Journal du Centre, dans lequel l'un de nos adhérents, Jean-Claude Rocher, également vice-président de Rail Vaux d'Yonne, tire la sonnette d'alarme.

 

Il est question d'équiper le canal du Nivernais d'installations de récupération des eaux grises et noires des bateaux pour officialiser notre canal comme une destination écotouristique. Un groupe de travail, dont font partie les ACN, a été constitué par le SMETCN et VNF afin d'engager une réflexion sur le sujet. Les ACN souhaitent mener une enquête en interne auprès de leurs adhérents plaisanciers, loueurs et propriétaires de péniches-hôtels afin de connaître leurs attentes et leur expérience de ce genre d'équipements sur les canaux étrangers. Un questionnaire vous sera envoyé prochainement. Merci par avance de votre aide.


Rendez-vous

La prochaine réunion des ACN aura lieu le jeudi 19 mai 2016 à la Mairie de Prégilbert (89460) à 18h30.

 

En projet, une visite de la Chartreuse de Basseville cet été, qui donnera ainsi matière à une deuxième Newsletter !